Chacun de vous connaît ce rôle sacré de parent pour l’avoir expérimenté vous-même ou pour l’avoir observé autour de vous. C’est un rôle qui demande beaucoup d’abnégation, pour permettre aux enfants de trouver leur place dans le foyer.
L’aventure d’un foyer demande à ce que chacun des partenaires soit à l’aise dans son rôle d’enfant et de parent. Etre à l’aise dans son rôle de parent nécessite que le parent lui-même comprenne bien son rôle car, en fonction de ce qu’il va lui attribuer comme définition, compréhension, il va venir simplifier ou compliquer sa présence et donc sa relation avec « l’enfant ».
Parfois le rôle initial est bien plus simple que ce que l’on en fait.
Elever un enfant est une erreur fondamentale car il demande à l’un d’imposer des règles et à l’autre de les écouter et d’obéir.
Punir un enfant est une autre erreur car cela demande à ce qu’il y ait un bourreau et une victime.
Accompagner l’enfant dans sa réalisation vous permet de vous accompagner vous-même, en même temps car, voyez-vous, chacun apporte à l’autre. L’enfant lui-même se voit alors confier la responsabilité d’échanger, de partager avec son parent. Accompagner est le seul verbe qu’il convient d’utiliser pour les deux : parents et enfants. Il crée une alliance qui permet à chacun de prendre sa place dans l’échange et d’avancer côte à côte et non l’un pour l’autre.
Voir ainsi ces rôles est une opportunité de ne tisser aucun lien d’attachement, d’étouffement et de subordination. Tout le monde reste ainsi libre d’être et de faire, dans le respect de l’autre et du fonctionnement global du foyer.
Il est important de l’entendre ainsi car chaque vision va devenir alors plus fluide et les échanges parents-enfants plus harmonieux. Cela n’évitera pas les désaccords. Sauf que les désaccords sont sains. Ils s’enregistrent justement dans le cadre de l’échange et non dans l’autorité punitive.
Lorsque le parent reconnait à l’enfant sa place, il invite l’enfant à accueillir lui aussi son parent dans la place qui lui revient. A partir de cette place, le parent va pouvoir observer l’enfant agir, lui aussi, à partir de sa place.
Vous avez tous votre place dans chacun de vos rôles : amical, professionnel, social……. et parental aussi.
Faire de son rôle de parent une place à occuper en tant qu’accompagnateur est bien plus doux que celui de bourreau qui remet en cause toute autorité quand les enfants n’obéissent pas.
Faire de son rôle de parent une invitation à plus d’échanges et de partages est bien plus doux que de vouloir imposer et exiger.
Faire de son rôle de parent une porte ouverte au dialogue, au consensus et à la co-création est bien plus porteur que de construire, seul, des règles que les autres auront juste à appliquer sans dire un mot.
Faire de son rôle de parent un lieu de rencontre devient alors plus amusant car chacun va pouvoir apprendre à s’exprimer, donner son avis et peut être même penser de manière innovante.
Faire de son rôle de parent un havre de paix où chacun est accueilli et où chacun se sent à sa place est le seul moyen de dépasser son rôle pour ne voir en lui non plus un rôle mais un partenariat indéfectible.
Une belle revisite de notre rôle de parent construit très souvent à partir d’habitudes de faire, récupérées ailleurs….